Les recettes de la bonne gouvernance dans les entreprises familiales ou comment éviter les conflits et assurer la pérennité.

Les recettes de la bonne gouvernance dans les entreprises familiales ou comment éviter les conflits et assurer la pérennité.
  •  

Les recettes de la bonne gouvernance dans les entreprises familiales ou comment éviter les conflits et assurer la pérennité.

Plus de 70 % des entreprises en Belgique sont familiales. Or celles-ci sont particulièrement exposées aux tensions…

L’adage « gouverner, c’est prévoir » s’applique pleinement au monde de l’entreprise et plus encore lorsqu’il s’agit d’entreprises familiales où les dynamiques affectives et professionnelles s’entremêlent. Attendre qu’une crise éclate pour agir est une erreur fréquente : seule la mise en place d’une gouvernance d’entreprise professionnelle permet de limiter les risques et d’assurer la pérennité.

Les entreprises familiales sont particulièrement exposées aux tensions. Les conflits familiaux peuvent rejaillir sur l’entreprise et, inversement, les enjeux professionnels peuvent envenimer les relations privées. Ces interactions émotionnelles, si elles ne sont pas maîtrisées, peuvent bloquer la prise de décision.

Certains exemples emblématiques l’ont montré : des différends internes peuvent aller jusqu’à compromettre l’existence même de l’entreprise (1).

Les entreprises familiales représentent environ 45 % de l’emploi et constituent une composante essentielle du tissu économique.

L’enjeu est majeur. En Belgique, plus de 70 % des entreprises sont familiales. Elles représentent environ 45 % de l’emploi et constituent une composante essentielle du tissu économique. Pourtant, leur vulnérabilité face aux conflits internes reste un point sensible.

Les sources de tension

Parmi les principales sources de tension, on retrouve :

– La confusion des rôles, avec une concentration excessive des pouvoirs ou une absence de clarté dans les responsabilités.

– L’importation de schémas familiaux dans la sphère professionnelle. Des frustrations anciennes, issues parfois de l’enfance, peuvent ressurgir.

– Le désengagement des actionnaires non actifs qui se sentent peu informés, mal écoutés ou exclus des décisions.

– Les divergences générationnelles lorsque la cohésion entre les fondateurs ne se retrouve pas à la génération suivante.

– Les désaccords sur la succession entre ceux qui prônent la continuité familiale et ceux qui envisagent la cession à des tiers.

– Le décalage entre compétences et fonctions pouvant générer un sentiment de népotisme ou d’inefficacité.

Les solutions

Face à ces défis, plusieurs leviers permettent de renforcer la gouvernance :

Il est essentiel d’associer les actionnaires mais aussi les salariés, clients ou fournisseurs à certaines réflexions clés.

– Définir une stratégie claire : l’élaboration d’un plan stratégique aligne les visions. Un conseil de famille peut en assurer le suivi, tandis que la gestion opérationnelle est confiée à l’équipe dirigeante.

– Impliquer toutes les parties prenantes : il est essentiel d’associer les actionnaires mais aussi les salariés, clients ou fournisseurs à certaines réflexions clés.

– Clarifier les rôles de chacun : organigrammes, descriptions de fonction et entretiens de fonctionnement évitent le manque d’objectivité. Le schéma des trois cercles (famille, entreprise, propriété) permet aussi de mieux comprendre les dynamiques en jeu.

– Aborder les sujets délicats sans tabou : un diagnostic honnête, réalisé avec un expert, permet d’identifier les forces et faiblesses et de traiter les risques de tensions de manière professionnelle.

– S’entourer de compétences extérieures : des administrateurs indépendants, alignés avec les valeurs familiales, apportent un regard neutre et permettent d’éviter les dérives émotionnelles.

– Favoriser une communication fluide : il ne s’agit pas seulement d’informer mais aussi de tenir compte des sensibilités familiales. Cette communication crée un sentiment d’appartenance, notamment pour les actionnaires non actifs.

– Adopter une posture de médiation (2)  : l’écoute, la bienveillance et la recherche de solutions partagées permettent souvent de désamorcer les tensions et d’en prévenir d’autres.

 

Les outils de la bonne gouvernance sont bien connus : charte familiale, pacte d’actionnaires, plan stratégique, comité exécutif… Au-delà de ces instruments, c’est leur adaptation à la réalité spécifique de chaque entreprise familiale qui en garantit l’efficacité. Cette démarche nécessite l’implication du plus grand nombre et repose sur un climat de confiance. Mettre en place une gouvernance dans une entreprise familiale, c’est aussi reconnaître la complexité des relations humaines. L’instauration d’un cadre structuré permet de construire l’avenir sereinement.

———————————————————————————————-

1) Comme ce fut le cas tout récemment chez le constructeur de bus Vanhool, par exemple, bien que la cause de cette faillite soit multifactorielle.

(2) Cette Mediation Attitude est un des fondements de FB Mediation, proposant des solutions de médiation et de gouvernance au service des entreprises familiales.

 

 

Tanguy della Faille

Partenaire FB Transmission

tanguy.della.faille@fb-transmission.com